Bénin, LA LIBERTÉ DE PRESSE FORTEMENT MENACÉE: Un journaliste a été condamné pour « harcèlement » pour avoir fait son travail de journalisme.

Ignace Sossou
Ignace Sossou lors des Assises du journalisme organisées à Tours Assises du journalisme

Le 24 décembre 2019, Ignace Sossou, journaliste d’investigation, a été condamné à 18 mois d’emprisonnement et à une amende après avoir été déclaré coupable de « harcèlement » par untribunal béninois, pour avoir relayé sur twitter des propos du procureur de la République du Bénin aucours d’un séminaire organisé par CFI, l’agence française de développement médias. Le procureur dela République près le tribunal de première classe de Cotonou a affirmé que ces propos avaient été sortis de leur contexte et a porté plainte contre Ignace Sossou auprès du tribunal de première instance. Le journaliste a alors été arrêté, poursuivi et condamné. Il est détenu arbitrairement et doit être libéré immédiatement et sans condition.

Les faits se sont produits lors d’une activité que Canal France International (CFI) a organisé à Cotonou le 19 décembre 2019, un atelier au profit des journalistes dans le cadre de son projet « Vérifox Afrique ». Le journaliste Ignace Sossou, du site internet Bénin Web TV a participé à cette activité au cours de laquelle l’un des communicateur, Monsieur Mario Mètonou, Procureur de la République de Cotonou aurait tenu des propos visant à relever les faiblesses des différentes lois réprimant la liberté de presse et d’expression au Bénin.  Le journaliste Ignace Sossou dans l’exercice de son métier a rapporté ses propos sur son compte twiter et facebook.

Durant son intervention, le procureur a comparé la loi de 2018 sur le Code numérique à une « arme » susceptible d’être utilisée contre les journalistes, et s’est prononcé sur la coupure d’Internet décidée par les autorités durant les élections législatives d’avril 2019. Ces propos ont été relayés en direct sur Twitter et Facebook par Ignace Sossou.

À la suite de cette publication, il a été interpellé à son domicile le vendredi 20 décembre et poursuivi pour harcèlement par les réseaux sociaux notamment Facebook visant le Procureur de la République Mario Métonou. L’accusation se base sur le courrier de CFI publié qui condamne le reportage des propos du Procureur relayé par le journaliste. Le même CFI qui a émis un communiqué dans la foulée pour fustiger l’arrestation du journaliste mis en cause. Ignace Sossou a été condamné ce mardi 24 décembre par le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou lors d’une audience publique. Il ne reconnaît pas les faits mis à sa charge.

Les autorités béninoises doivent annuler la condamnation à 18 mois de prison prononcée contre le journaliste d’investigation Ignace Sossou et le libérer. GAPP-Afrique et l’ensemble de ses partenaires suivent de près la situation. Nous exigeons sa libération lors de son procès en appel dont la prochaine date d’audience est le 27 mars 2020.

Le tweet publié par Ignace Sossou
Le tweet publié par Ignace Sossou


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Le Groupe d'action pour le progrès et la paix est une association internationale présente au Bénin, au Mali, en France et au Canada

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